Les infirmières : force, humanité, responsabilités



Ce 12 mai, date anniversaire de Florence Nightingale – fondatrice de l'Art Infirmier moderne, la journée internationale des infirmières est célébrée partout dans le monde.

Cette journée est l'occasion de rappeler que cette profession représente le plus grand nombre des professionnels de la santé.

Une force de travail importante qui réalise un travail gigantesque auprès de tous les types de populations. Mais tout aussi important qu'il soit, ce nombre n'est pas encore suffisant…

Le dernier rapport de l'OMS publié à l'occasion de la journée mondiale de la santé le 07 avril 2006 le souligne : les états et la société vont devoir faire un geste considérable vis-à-vis de ces professionnels pour qu'ils puissent continuer à répondre aux besoins grandissant de la population… déjà aujourd'hui il manque plusieurs millions d'infirmières dans le monde !

Chez nous, pas de manque d'infirmières diplômées, juste le fait qu'un nombre important d'infirmières sont obligées de travailler à temps partiel voire de quitter la profession afin de pouvoir concilier les avantages et les inconvénients de ce métier.

La profession infirmière est empreinte d'humanité. La définition de l'Art Infirmier et le Code de Déontologie des infirmières belges précisent bien que l'infirmière prend en charge le patient d'une manière globale, quel que soit l'endroit, l'origine et les convictions de celui-ci. De plus, pour une infirmière, le patient n'est jamais "une appendicite", "un pontage cardiaque" ou "un diabète", il est une personne qui vit une histoire individuelle dans un milieu spécifique. Combien de fois le patient n'attend-il pas la visite de l'infirmière pour oser demander des explications sur le diagnostic médical ou sur le déroulement de l'examen du lendemain ? Combien de fois l'infirmière n'est-elle pas la première à serrer chaleureusement la main du patient, à prendre en compte ses peurs et à apaiser son angoisse ?

Les responsabilités des infirmières sont grandes. Par exemple, une étude américaine récente (Aïken L, et al, JAMA, oct. 2002) auprès de plus de 6 millions de patients hospitalisés dans les services de médecine et chirurgie généraux a montré qu'en ajoutant 1 patient à une infirmière devant déjà en soigner 4, on augmentait le risque d'échec thérapeutique et de mortalité de 7%. En Belgique nous en sommes à une moyenne de 7 patients/infirmière le jour et de 24 patients/infirmière la nuit ! Il existe une dizaine d'autres études de ce type démontrant que cette profession est la clé de voûte des systèmes de santé – que ce soit dans nos pays modernes ou dans les pays en développement.

"Des effectifs suffisants = des vies sauvées", ce slogan du Conseil International des Infirmières résume parfaitement les enjeux actuels de nos systèmes de santé.

A l'occasion de cette journée internationale des infirmières, il est donc temps pour notre société de se demander quels moyens financiers nous sommes prêts à dépenser pour soutenir et renforcer cette force de travail, pour garantir à tous les patients l'humanité des soins, et finalement pour sauver encore plus de vies…

lardennois.m@club.worldonline.be - infirmier
Président de l'ACN
www.infirmieres.be

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